Fabian Wolfrom

Un rôle fort que celui de Louis Guinot dans Ici Tout Commence, interprété par un comédien de grand talent et qui est loin d’avoir sa langue dans sa poche !Pour Fabian Wolfrom, jouer ne se limite pas à interpréter, il vit et fait vivre son personnage sans limites ni fatigue, sans facilité ni futilité.Il vit sa passion tout en apprenant encore et encore.En l’écoutant, on se rend compte que beaucoup auraient à apprendre de lui, de sa manière d’être ou de penser et cela qu’ils soient jeunes ou pas !Une interview qui va vous faire découvrir un jeune homme de talent et à l’esprit que beaucoup aimeraient avoir !

Backstage : Qu’est ce qui t’a donné l’envie de devenir comédien ?

Fabian : Vraisemblablement la difficulté à devenir astronaute. L’idée de faire des films m’excitant bien plus que celle de les regarder, et la crainte d’un boulot de bureau ou par défaut.

Backstage : Qu’est ce qui te passionne le plus dans ce métier ?

Fabian : L’action. Les trois coups au théâtre ou "action" en tournage. Le reste, le commentaire, la périphérie m'importent peu.

Backstage : Tu as fait pleins de rôles différents, quel serait ton top 3 des personnages que tu as préféré interpréter et pourquoi ?

Fabian : Dans le film « Dehors tu vas avoir si froid » et la série Munch, j’ai fait deux autistes – certes différents. Le deuxième avait des tics d’ailleurs, mais le monteur a pensé que c’était les miens alors il les a enlevés, le pauvre. Dans « Zérosterone », un robot qui s’humanise progressivement. C’était original et marrant. Actuellement dans une série, « Ici tout commence », un pervers narcissique odieux et même franchement perturbé qui ne va pas vraiment en s’arrangeant. Toujours un plaisir de faire un salopard ! Et évidemment deux rôles au théâtre qui m’ont permis de faire un peu d’escrime, ce qui est un grand kiff pour moi.

Backstage : Quelle a été la rencontre la plus enrichissante pour toi ?

Fabian : Celles qui ont désacralisé le "métier" et sa périphérie. Ou qui lui ont donné sens. Peu d'acteurs et d'actrices, quelques-uns(e)s tout de même mais surtout ceux qui gravitent autour. Plus largement, plutôt des gens hors du métier.

Backstage : Comment se passe une journée type sur le tournage d’ITC ?

Que penses-tu de ton personnage ?

Fabian : On y tourne jusqu'à 8 voire 9 séquences par jour, selon l'importance du personnage dans l'intrigue. C'est éreintant pour les techniciens et parfois aussi pour les acteurs. Il n'y a pas de journée type même si la majorité des intrigues sont tournées en un seul lieu où quelques habitudes s'établissent. Le personnage de Louis étant particulièrement arrogant et angoissé, franchement antipathique, j'ai mis un peu de temps à l'apprécier, car j’ai réalisé que ça n’était pas que des formules que de s’interdire de « juger » le personnage qu’on joue : sur la longueur cela semble nécessaire. Il faut bien lui trouver quelque chose pour éviter la caricature. J’essaie d’y mettre de temps en temps un peu de sensibilité ou autres trucs d’acteur, tout en restant tributaire des scénaristes et de la mise en scène, donc d’une production industrialisée et très codifiée.

Backstage : Quel serait le rôle que tu rêverais un jour d’interpréter ?

Fabian : Au théâtre, Amadeus dans la pièce de Shaffer évidemment. Ou D'Artagnan. Ou Fantasio de Musset. Ou n'importe quel texte joli ou rôle permettant d'effleurer le fleuret. Il paraît aussi que Cyrano a 25 ans... 

Backstage : As-tu d’autres passions ? 

Fabian : Bien sûr. Sinon je ne vois pas bien comment être acteur. J’aime bien me balader, notamment en montagne. Les voyages forcément. J’ai aussi découvert l’escrime via l’escrime de spectacle auprès du maître d’armes François Rostain il y a quelques années et c’est un grand kiff. Les bouquins, éditions originales, envois d’auteurs… Mes études de philo m’ont aussi passionné. Une seule page de Jean-Louis Chrétien ou de Jean-Pierre Chopin me semble plus profonde que des bouquins entiers de philo commode et à la mode. La musique de Brel, de H-F Thiéfaine, de Cat Stevens. Les réveils à l’aube dans la forêt. Les grands yeux verts de ma douce. 

Backstage : Quel est ton plus beau souvenir de tournage ? 

Fabian : Vraisemblablement les voyages qu'ils ont permis indirectement, en France comme ailleurs. En Argentine par exemple la production a été si élégante que j'ai pu me promener quelques semaines entre deux jours de tournage. Globalement, les découvertes que ce taff permet. Et les gens que l'on rencontre bien sûr, comme dans d'autres métiers. 

Backstage : Quel est selon toi le rôle le plus intéressant (humainement) que tu aies pu interpréter ? (Une performance que tu as adorée) 

Fabian : Comme d’autres, j’ai frôlé quelques rôles au cinéma que j’aurais adoré faire. Historiques, physiques, un peu tarés… Je pense, j’espère que le rôle le plus intéressant est dans le futur. 

Backstage : Y a-t-il un projet que tu rêverais de réaliser ? 

Fabian : Je voudrais faire, enfin je ferai, un film sur la résistance dans le Vercors en juillet 1944. Cela me semble soulever des questions et des sensations autrement plus larges et profondes que les petits soucis d'aujourd'hui, de pays riches en paix. J'ai d'ailleurs hâte d'appeler les copains pour leur proposer. Des tas de romans me semblent pouvoir être adaptés qui se prêtent à mettre en scène autre chose que des questionnements existentiels dans une cuisine. Un bouquin de C. de Ponfilly par exemple, Les Gobeurs de Lune, me donne des idées. Réaliser je ne sais pas, mais co-écrire ou du moins être à l'initiative d'un projet. Acteur c'est joli et j'aime jouer, mais c'est être en demande.

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