Hubert Roulleau
Hubert Roulleau est un acteur français avec déjà une belle histoire derrière lui. Il incarne depuis peu le Chef de Salle Stanislas du Chesnay au double AA dans ITC. Mais avant cela, Hubert Roulleau se retrouva dans plusieurs séries comme Clem, Crimes parfaits, Alice Nevers ou Falco. Mais aussi dans quelques Meurtres à....
Nous avons eu beaucoup de plaisir à faire son interview qui se déroula dans la gentillesse et la bonne humeur. N'hésitant pas à prendre de son temps pour répondre aux questions et vous permettre ainsi d'en apprendre plus sur ce très bon comédien.
TPCV: Qu'est ce qui t'a donné l'envie de devenir comédien?
HR: Déjà c'est un métier qui m'a toujours fasciné. Il faut savoir que j'ai une petite histoire particulière. Je suis né "dans une salle de cinéma". Mon père était propriétaire d'une salle de cinéma à Montmartre qui s'appelle le Studio 28 dont je m'occupe toujours aujourd'hui avec lui. Donc, quand j'étais petit, j'y allais pour regarder tous ces grands acteurs et toutes ces grandes actrices et je trouvais cela tellement fort d'arriver à nous transmettre toutes ces émotions. J'étais admiratif, un métier où l'on peut interpréter, jouer la comédie et prendre du plaisir à le faire . C'est quand même extraordinaire pour cela. Donc toutes ces choses m'ont attiré. Puis très vite j'ai appris à me connaître et j'ai découvert que j'étais quelqu'un de sensible et donc capable de m'imprégner de toutes ces émotions, de les comprendre, de les analyser. J'aimais bien ce travail intellectuel autour de l'émotion et je me suis dis pourquoi pas les reproduire à un moment donné. Mais finalement, le vrai truc qui m'a fait penser que je pouvais devenir comédien c'est une petite anecdote. J'étais en classe de 3e et j'avais une professeur de français très très fan de Victor Hugo. Donc voilà que cette professeur nous fait travailler sur une pièce d'Alfred Jarry qui s'appelle Ubu Roi. Elle répartit les rôles et nous demande de jouer les scènes qu'elle nous avait attribué. Là, je me suis découvert, j'ai adoré. Mais vraiment, au point que j'ai eu un 20/20. Il faut être honnête, ce n'est pas arrivé souvent avec elle. Et je pense que c'est à ce moment là que je me suis dit: "Tiens, ça pourrait être plus qu'un fantasme, je pourrais peut être faire ça plus tard". Je crois que c'est cela qui m'a ouvert les yeux. Après, j'ai mis du temps à me lancer. J'ai d'abord fait une école de commerce avant de faire les cours Simon. J'étais très pragmatique à l'époque, et le métier de comédien était pour moi assez aléatoire, donc comme j'étais assez bon élève, j'ai d'abord fait l'école de commerce. Après, j'ai fait 3 ans au Cours Simon, où je me suis éclaté!
TPCV: Où te sens tu le plus à l'aise? Sur une scène de théâtre ou sur le plateau de tournage?
HR: Ah mais c'est tellement différent ! C'est vrai que beaucoup d'acteurs font les deux, ce sont vraiment deux métiers. Le côté instantané que l'on retrouve au théâtre, ça rend l'expérience juste incroyable! C'est tellement puissant quand on se retrouve sur une scène de théâtre, tellement puissant. Et j'adore ça! J'ai des petites nostalgies car cela fait 4 ans que je n'y ai pas joué. Alors on a ce stress avant de monter sur scène et chacun a son truc. Moi je faisais des exercices de diction, ça me détendait. Et quand le rideau s'ouvre , alors là, il faut enchaîner qu'importe ce qui se passe. Il n'y a pas de pause, on ne peut pas recommencer. Du coup, il n'y aura jamais deux représentations les mêmes et c'est ça qui est magique. Je fais aussi ce cauchemar dans lequel je monte sur scène et je ne connais pas mon texte. Il est horrible ce cauchemar.
TPCV: Si tu n'avais pas été acteur, qu'aurais tu voulu faire comme métier?
HR: J'ai ma femme et mon frère qui sont dans l'aérien, ils sont pilotes de ligne, c'est un métier extraordinaire, c'est passionnant, très technique . C'est très fatiguant aussi, plus qu'on ne le pense, à cause du décalage horaire entre autre. Mais c'est quand même un métier extraordinaire. Sinon, j'ai voulu faire des études d'architecte quand j'étais plus jeune. Je ne sais pas si vous avez déjà eu à faire à un architecte, mais moi je trouve cela impressionnant, la manière dont ils se projettent, dont ils peuvent recréer les volumes en trois coups de crayon en deux secondes et trouver des solutions. Ce sont des créateurs formidables et c'est un peu ce que l'on fait aussi . Mais il est vrai que pour moi, architecte c'est un métier impressionnant .
TPCV: Comment s'est passé ton casting pour ITC?
HR: Ben mal, je ne comprends vraiment pas pourquoi ils m'ont pris ( rires). Je plaisante ( rires). Franchement, il s'est très très bien passé ce casting! Je connais la directrice de casting Peggy Pasquerault depuis un petit moment déjà. Cela faisait plusieurs mois que je disais à mon entourage que si une quotidienne sur TF1 avait besoin de moi , je serais très content de le faire. Pourtant, il y a quelques années, le quotidien me tentait moins, alors que maintenant, j'ai vraiment envie de cela. C'est un heureux hasard finalement qu'elle m'ait proposé ce projet , en plus le rôle est important , ça m'a tout de suite plu. J'ai beaucoup bossé et le personnage me correspondait bien .
TPCV: As tu des points communs avec ton personnage?
HR: Ah c'est la question piège ça ( rires). Eh bien non . Quoique ce n'est pas impossible que je sois un peu maniaque comme Stanislass. ( rires) J'aime bien que tout soit à sa place. Et quand je dis à sa place, parfois ça se joue au millimètre. Je pense aussi que j'ai un peu son humanité, en toute modestie bien sûr. Je trouve que c'est un personnage qui est très dans l'empathie. Même si Stanislass peut parfois être très dur , il a toujours de l'empathie et moi je me retrouve là dedans.
TPCV: As tu d'autres passions?
HR: J'en ai pleins! Déjà j'ai deux magnifiques enfants et ça c'est une grande passion qui prend de la place depuis qu'ils sont arrivés dans ma vie. Alors à part le cinéma, je suis attiré par toutes formes d'art, par tout ce qui va stimuler ma réflexion émotionnelle quelque part. J'adore la musique, je joue un peu de piano, pas bien, mais je m'amuse depuis très longtemps maintenant à reproduire des musiques à l'oreille. Tout ce que j'entends, je m'amuse à en reproduire les accords. J'ai pris des cours enfant quand j'avais 4 ans, puis j'ai arrêté. Mais j'ai toujours continué à jouer, ce qui fait que j'ai quelques facilités . Je m'amuse beaucoup et ça me détend. Alors j'aime chanter, mais...je ne chante pas. Alors personnellement, je trouve que je ne chante pas faux du tout, mais selon certains de mes partenaires sur le tournage ( que je ne citerais pas , rires), il vaut mieux que je ne chante pas devant les gens. j'adore aussi les bateaux, c'est fou cette autonomie, cette proximité que l'on a avec les éléments, le vent, la mer ...c'est juste incroyable. Je fais d'ailleurs aussi du kitesurf pour les mêmes raisons.
TPCV: Avec quel(le) réalisateur(trice) aimerais tu un jour travailler?
HR: Avec tous, Klapisch, Costa Gavras, Ozon... En vrai, je trouve que c'est une question assez difficile, parce que je vous cite des réalisateurs que je ne connais pas. Je connais leur travail, oui, mais je ne les connait pas personnellement et ce qui est important, c'est le travail avec l'humain. Par après si on fait référence à leur univers, je suis obligé de vous citer Hazanavicius, tout le travail qu'ils ont fait avec Jean Dujardin sur les OSS117. C'est un humour qui m'a tellement touché, ce sont des films extrêmement précis et fins . C'est vraiment un humour que je trouve très travaillé et original. Je dois vous citer aussi Wes Anderson dont je suis un grand fan, mais par contre typiquement, la technique prend tellement de place dans ses films que je ne suis vraiment pas sûr que ce soit agréable pour un comédien de travailler sur ses plateaux. Et Tim Burton bien sûr ! Rentrer dans un de ses univers, ce serait extraordinaire.
TPCV: Quel serait le rôle que tu rêverais d'interpréter?
HR: Est ce que vous connaissez un certain Leonardo di Caprio?(rires) Regardez sa filmographie et vous aurez la réponse. Un rôle comique aussi, un peu dans l'absurde comme ça. J'adore travailler des personnages comiques car beaucoup repose sur le teaming . C'est un genre de ping-pong entre les personnages et j'aimerais bien faire ça. Je n'ai pas encore pu interpréter ce genre de rôle et j'aimerais bien pouvoir le faire . Mais au fond qu'importe que cela soit une comédie, un drame ou un film d'horreur, le principal est d'avoir un texte et un rôle forts .
TPCV: Quel(s) serait(aient) le ou les conseils que tu donnerais à quelqu'un qui souhaiterait se lancer dans le théâtre ou l'acting?
HR: Fais pas ça, tu vas devenir fou! (rires). Sérieusement, je pense que n'importe qui a sa pierre à apporter à l'édifice de ce métier. Bien évidemment avec du travail. Notre métier, c'est de transmettre des émotions en interprétant des personnages évidemment. Pour transmettre ces émotions, il est primordial de les comprendre à défaut de les avoir vécues. Donc il faut savoir comment ces gens les ont reçues et comment avec du travail, ils vont les transmettre. Donc mon conseil, ce serait de se connaitre au mieux pour se faire confiance. Et surtout, il ne faut pas avoir peur de se montrer.
TPCV: Pourrais tu nous parler de tes projets futurs ou d'un projet que tu souhaiterais absolument réaliser?
HR: J'aimerais bien continuer à réaliser des films, je trouve cela hyper intéressant, mais ce n'est pas un objectif à court terme , plutôt à moyen ou long terme. A court terme je me concentre sur ITC où je me sens hyper bien et j'y prend beaucoup de plaisir! J'aimerais bien rejouer au théâtre car cela me manque beaucoup.