Patrick Descamps est un comédien belge de la région de Mons où il a grandi. Il a à son actif, une carrière magnifique, film, théâtre, doublage etc.. Mais aujourd'hui nous l'avons inclus dans la "Tandem" family. C'est en éffet dans son rôle du Colonel Soler que nous avons le grand plaisir de le voir, aux côtés de Astrid Veillon et Stephane Blancafort. Par cette interview, vous allez découvrir un grand Monsieur du domaine artistique. Bonne lecture
Backstage : Qu'est ce qui vous a donné l'envie de vous diriger vers une carrière artistique ?
Patrick D : Deux choses, je crois, la première, quand j’étais petit à Mons, ma ville natale, ma tante Juliette Descamps était speakerine à radio « Radio Hainaut » elle animait « les disques demandés », mais les mercredis elle jouait dans les enregistrements ou les directs, je ne me souviens plus d’un feuilleton radiophonique qui s’appelait (si mes souvenirs sont bons) « Les aventures de Polycarpe » .Et donc, tous les mercredis après-midi je me blottissais dans un coin du studio et j’admirais les acteurs qui jouaient devant des micros, marchants dans des bacs pleins de gravier pour faire croire qu’ils arpentaient des allées de château, etc etc et je rêvais qu’un jour, moi aussi je ferais rêver les gens …La deuxième, c’est une représentation, toujours à Mons, toujours petit garçon, du clown Achille Zavatta, il est arrivé en scène en « civil », s’est déshabillé et s’est habillé et maquillé devant le public … ce jour-là, je me suis dit qu’un jour, je serais Clown … comme Monsieur Zavatta.Ensuite, cela ne m’a plus quitté, l’académie de musique, le Conservatoire et la suite …L’envie du clown m’a quitté et celui de l’acteur est arrivé.
Backstage : Vous avez au début été professeur de déclamation, donner cours vous manque t'il quelques fois ?
Patrick D : A l’époque, j’étais encore élève au Conservatoire de Mons, j’avais mon premier prix de Déclamation et ma professeure d’académie, Madame Jean, m’a proposé de la remplacer…je l’ai fait pendant deux ans ensuite les propositions théâtrales mon imposés un choix et j’ai dû arrêter. Beaucoup plus tard, Frédéric Dussenne a fait appel à moi pour l’épauler et je suis devenu« Chargé de cours en Art Dramatique » au Conservatoire de Mons. Si je considère que ma première expérience de « Prof » n’était pas très légitime, vingt ans plus tard mes neuf ans de professera m’ont appris et apportés énormément, la rencontre avec ces jeunes gens passionnés de théâtre restent une expérience inoubliable et j’avoue, me manque parfois …
Backstage : Vous avez interprété mais aussi mis en scène au théâtre. Dans quel univers vous êtes vous senti leplus épanoui ?
Patrick D : Sans hésitation l’interprétation !J’ai éprouvé un plaisir fou à mettre en scène, mais je ne me suis jamais senti « Metteur en scène », mes quelques expériences ont été plutôt des prétextes à réunir des acteurs /trices que j’aimais autour d’un texte qui me parlait. Venant du mouvement que l’on appelait, « Les Jeunes Compagnies », je travaillais avec des metteurs en scène qui avaient des buts précis, pas juste des « envies », mais je ne regrette rien, j’ai adoré …Sauf peut-être ma dernière mise en scène « L’Indicible » où je pense être passé à côté du texte de mon ami Jean Marie Piemme, il ne méritait pas ça, ce grand auteur.
Backstage : Comment vous êtes vous retrouvé dans la série "Tandem"?
Patrick D : Par un casting, tout simplement.
Backstage : Qu''appreciez vous dans votre personnage ?
Avez vous des similitudes avec lui ?
Patrick D : Ça a été d’abord une rencontre magnifique avec une équipe géniale. Je suis arrivé dans la saison quatre, ils se connaissaient tous, avaient l’habitude de travailler ensemble depuis quatre ans, avaient une complicité de jeu, ils m’ont accueilli avec tant de bienveillance, moi le « bombardé » …Très vite j’ai trouvé auprès d’eux un partage tel que Astrid Veillon et Stéphane Blancafort sont devenus de vrais amis dans la vie …Nous nous écrivons et nous nous téléphonons souvent hors tournage et le plaisir de se retrouver chaque année pour le tournage des douze épisodes de saison est à chaque fois un plaisir difficile à nommer…Quant aux similitudes, c’est vrai que j’ai une magnifique relation avec ma fille Sarah et que donc, avec Astrid, il m’arrive souvent de la regarder avec un œil très « paternel »
Backstage : Qu'aimez vous dans le doublage ?
Quel est celui que vous avez le plus aimé faire ?
Patrick D : L’humilité …Ma première tentative de doublage, soutenu et épaulé par le grand doubleur belge Daniel Nicodème, celui-ci m’a dit en me montrant l’écran ; « Tu vois, c’est lui qui joue, pas toi, tu dois entrer en lui … » et j’ai adoré cette pratique artistique qui consiste à reproduire vocalement ce qu’un autre acteur a créé avec sa tête, ses tripes, son talent. Je pense que le doublage est vraiment l’école de l’humilité, il faut retrouver ce qu’un autre ainventé et le reproduire le plus à l’identique possible dans l’ombre absolue. Evidemment, doubler Robert De Niro ou Al Paccino restent des souvenirs inoubliables mais sincèrement donner ma voix en essayant de reproduire le jeu de n’importe quel acteur, peu importe sa notoriété est un exercice qui en vaut la peine.
Backstage : Quel rôle aimeriez vous absolument interpréter ?
Patrick D : A mon âge, c’est plutôt, quel rôle auriez-vous aimé interpréter.Alors, Jean dans Mademoiselle Julie de Strinberg et Mercutio dans Roméo et Juliette deShakespeare …. Mais là, c’est vraiment trop tard.Pour la suite on verra bien ce les réalisateurs/trices me proposeront, ce n’est pas encore fini
j’espère …
Backstage : Quelle actrice ou quel acteur souhaiteriez vous mettre en scène ?
Patrick D : Tellement … !!!!
Il y a tellement d’acteurs/atrices que j’aime et que j’admire …Mais j’ai dit adieu au Théâtre, et donc aussi à une éventuelle future mise en scène…Ah si…, mon fils Simon, acteur en devenir et en qui je crois si fort … le mettre en scène une fois avant le baisser de rideau ultime, ce serait bien.
Backstage : Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui aujourd'hui rêverait d'une carrière artistique ?
Patrick D : Accroche-toi, crois-y et ne lâche rien mais ça va être plus compliqué pour toi qu’à monépoque … qu’importe tiens bon et surtout, aime ton métier par-dessus tout et donne lui toutce que tu peux lui donner …Un peu ringard, je sais mais bon, 1976 – 2022 le monde a vachement changé mais j’espère… pas la motivation des Artistes.