Thomas De Bergeyck est un journaliste belge né le 28 Août 1976 à Ixelles.
Il intègrera RTL en 2003 ainsi que Bel RTL .
Depuis le 3 Septembre 2010 il présente « Place Royale ».
Depuis le 19 Mars 2016, il présente cette émission en Duo avec Émilie Dupuis.
Backstage: Si vous n’aviez pas fait cette belle carrière de journaliste et présentateur « phare » sur RTL, qu’auriez vous aimé faire comme parcours ?
Thomas: Quand j’étais petit, je voulais être forain, c’était mon rêve depuis toujours.
Je trouve cet univers fascinant, d’ailleurs je passais mon temps à aller voir les forains qui étaient près de chez moi qui montaient et démontaient, arrivaient et repartaient. Alors, je dirais que j’aurais été avocat, parce que finalement le métier est assez proche .Quand on fait de l’info, on défend une info, on défend une façon de raconter une histoire.Et comme j’ai fait le droit, j’ai commencé mes candidatures en droit, je pense que j’aurais continué là-dedans et que je serai devenu avocat. Mais cela ne m’aurait sûrement pas autant épanoui que le métier que je fais aujourd’hui.
Backstage: Présenter Place Royale était ce une évidence pour vous ?
Thomas: Non pas du tout, il se fait que quand j’ai commencé ma carrière au journal télévisé ici à RTL, Anne Quevrin m’a repéré et m’a proposé de faire un essai pour elle, en tant que journaliste reporter, ce que j’ai fait pendant 5 ans. Puis Anne Quevrin a été écartée du programme et j’ai été appelé à la remplacer, parce que ils ont estimé que après 16 années de présentation féminine il fallait un homme .Ils ont pensé à moi car après toutes ces années j’avais acquis une certaine expertise sur l’émission, j’avais fait pas mal de voyages pour elle notamment .J’étais donc la personne à même de la remplacer, ce que j’ai fais pendant 10 ans pratiquement, près de 400 émissions.Cela a été une belle aventure.
Backstage: Aujourd’hui vous êtes un jeune papa. Qu’est ce que cela a changé pour vous ?
Thomas: Beaucoup de choses, cela a changé mon regard complet sur la vie. Ma priorité aujourd’hui c’est mon fils Léopold et le reste est accessoire. C’est à dire que on me le disait avant, mais j’avais difficile à le croire, mais toutes vos priorités sont bouleversées. L’enfant vous apprend à aimer profondément quelqu’un d’autre que vous même, il vous donne une forme d’amour qui se démultiplie au fil du temps, les priorités changent, ça c’est sûr et certain. Et du coup, je relativise un petit peu tout le reste. Et c’est pas mal de relativiser, car cela vous apprend à avoir du recul et de ne pas toujours avoir la tête dans les affaires .C’est un peu comme un drone qui parcourt les plaines, on a la tête un peu au dessus et pas toujours au sol.
Backstage: Présenter une émission comme Place Royale requiert un certain sérieux, pourtant l’humour ne vous fait pas défaut.Y a t’il eu durant les tournages des moments de rires, de bonheur, partagés avec vos invités ?
Thomas: Ah oui, oui, oui, je suis quelqu’un qui a besoin de s’amuser et dans la dernière année de Place Royale, je n’ai pas hésité à mettre beaucoup d’humour. J’étais en duo avec Émilie Dupuis, on se parlait beaucoup, on se racontait beaucoup de choses. Les jeux de mots ont toujours fait partie de l’ADN de cette émission .Je me souviens d’une scène incroyable à l’ambassade de Belgique en Arabie Saoudite. Alors en Arabie Saoudite, par définition, on ne boit pas d’alcool et dans l’ambassade de Belgique il y avait tout ce qu’il fallait et on s’est tous lâchés. La Délégation s’est lâchée, on était joyeux. Et à l’époque, il y avait un ancien Diable Rouge Éric Gerets qui était l’entraîneur de l’équipe Saoudienne, mais je vous parle de cela il y a 10 ans .Il était invité à l’ambassade en tant que belge émigré là bas et on avait tellement de fou rires que l’on n’arrivait pas à continuer l’émission, on a même faillit tomber dans la piscine, car on faisait l’interview au bord de la piscine et c’est passé dans les bêtisiers de façon régulière. Je me souviens aussi de moments plus intimes avec Philippe qui était Prince et qui est devenu Roi et qui fumait le cigare dans les lobbys d’hôtel.On avait des discussions en fin de journée plus intimes avec lui, je n’étais pas tout seul avec lui, mais c’était très agréable.C’était des moments suspendus dans le temps, des moments de grande simplicité. Au Chili aussi, on devait faire un plateau dans la rue et c’était impossible, les gens me jetaient des confettis, l’ingénieur du son s’énervait derrière moi, il me faisait non de la tête, on n’y arrivera jamais !Mais au contraire, on a fait une séquence magnifique, bourrée de confettis colorés autour de moi, j’en avais partout, dans cheveux, sur les épaules, sur les yeux, partout.Du coup, cela a donné quelque chose de magnifique !Et c’est là que je me suis rendu compte que dans ce métier, la malchance est une faute professionnelle et les moments impromptus sont les moments les plus forts. Et ça je m’en souviens avec émotion.
Backstage: Parlez nous du Télévie et de son incontournable pièce de théâtre. Pas toujours évident pour vous avec Place Royale mais un bonheur de la faire à chaque fois.
Thomas: Je suis très triste de ne pas jouer dans la pièce du Télévie de cette année, j’en suis vraiment malheureux, je l’ai appris cette semaine. C’est un choix qui est fait d’année en année .L’année passée je n’ai pas pu le faire parce que j’avais mon fils qui arrivait .Le Télévie est pour moi un engagement qui reste fondamental, c’est la colonne vertébrale de notre chaîne avec l’info.Cela nous occupe beaucoup les week-ends parce que j’essaye de participer à un max d’activités. Dimanche j’ai fait le rallye des stars, je fais le tennis le mois prochain, j’ai fait une activité pétanque il y a trois semaines à Tubize. Quand on m’invite et que je peux le faire, je le fais, parce que le Télévie nous lie tous qu’on soit de près ou de loin concerné par cette maladie, on connaît forcément quelqu’un. Il y a la crainte de l’avoir, la crainte de ne pas y arriver et puis surtout, surtout après 30 ans de Télévie, il y a l’espoir !Et pour moi, c’est un espoir, cela veut dire que les choses évoluent.
Backstage: Y a t’il eu un moment du Télévie qui vous a réellement marqué ?
Thomas: Oh, il y en a eu beaucoup !Disons que en tant que spectateur, moi j’ai été très très très ému quand le petit Bichon est décédé.Vous vous rappelez, le petit Bichon c’était ce petit garçon qui jouait au gendarme sur le plateau. Je parlais souvent avec le papa du Télévie, car ils étaient devenus les ambassadeurs de cette cause, le papa a continué après à plaider la cause du Télévie et il a fait des choses merveilleuses !Après il y a eu d’autres petits garçons qui sont arrivés dans cette grande Galaxie et puis qui nous ont quitté et c’est toujours très émouvant. En tant que présentateur, j’ai été très touché par Martine Garnier que j’avais suivis pour une séquence du Télévie et qui était venue en plateau et qui avait eu un gros gros cancer et qui s’en est sortie et qui avait dit et cela m’avait fort touché, elle me disait, « À cause de ma maladie, j’étais isolée des autres, je ne pouvais pas les toucher, on ne pouvait pas me toucher, je ne pouvais prendre personne dans mes bras ».
Backstage: Est ce qu’il y a un artiste qui vous a touché, interpellé, durant toutes ces années de Télévie ?
Thomas: Alors sans hésiter Matt Pokora !Parce que ce jeune garçon, qui a l’air un peu inaccessible, qui a l’air de ne s’intéresser qu’aux petits jeunes et petites jeunes, et bien pas du tout ! C’est un garçon d’une grande simplicité, qui s’est plié à tous les jeux imaginables, encore l’an dernier il est revenu car il était déjà venu, il était gentil avec tout le monde, super présent, il signait des autographes à tout le monde. Il avait fait une chanson spécialement pour le Télévie! Vraiment, ce garçon m’a impressionné !Je le cite lui, mais je ne peux pas ne pas citer Adamo et Frédéric François qui sont nos colonnes vertébrales pour reprendre l’expression, du Télévie. Ce sont des fidèles !Adamo, il planifie tout son planning de concert, en fonction du Télévie !Il est sans doute, de tous les artistes, le premier à connaître la date de l’année d’après. C’est impressionnant quand on les voit. Alors je dirais ces trois artistes là, pour des raisons différentes.
Backstage: Si demain on vous disait « cette année c’est toi qui choisis la pièce du Télévie » quel serait votre choix ?
Thomas: Alors moi je ferais quelque chose de très ambitieux, je ferais « La Cage aux Folles ».Je ferais quelque chose d’ambitieux, d’audacieux, où on se déguise, où on raconte une histoire, sachant très bien que c’est une vieille pièce, que forcément on va véhiculer une série de clichés .Mais je trouve que l’on aurait tout à gagner à prendre le risque de tenter des vieux succès comme ceux là.
Backstage: Qu’avez-vous pensé des films et acteurs récompensés de cette année 2019 et quelles furent vos préférences ?
Thomas: Je n’ai pas pu aller beaucoup au cinéma à cause ou grâce à la naissance de mon fils, mais ce que je peux dire, c’est que j’ai adoré le biopic sur Elton John. Bohemian Rhapsody c’était amplement mérité, même si le rôle de Freddie Mercury est un peu édulcoré .Le rôle interprété par Rami Malek était fabuleux, c’était vraiment un rôle taillé pour lui .Il a énormément travaillé la dessus, et on sent bien qu’il y a eu du travail derrière, la l’attitude, tout. Moi ce qui m’a vraiment épaté la dedans, c’est la longue scène finale du Concert de Wembley. Là on y était, tout avait été reconstitué. Et alors incroyable aussi, c’était le rôle de Brian May avec l’acteur Gwilym Lee !C’était le même !C’était hallucinant !J’ai été très impressionné je dois dire .
Backstage: Quelles émissions aimez-vous regarder ?
Thomas: Alors j’adore regarder « L’amour est dans le Pré »J’adore la personnalité de Sandrine et j’adore tous ces fermiers qui mettent leur vie sur la table comme ça. J’adore, j’adore, d’ailleurs je la regarde tous les mardis. Alors l’autre émission, c’est « Le Meilleur Pâtissier »J’aime beaucoup, les candidats sont truculents, ils nous délectent et c’est un vrai beau moment je trouve .Figurez-vous que j’ai fait partie d’un jury de pâtisserie avec Mercotte, et c’est un personnage très très chouette.
Backstage: Quel est votre plus grand rêve concernant votre vie professionnelle ?
Thomas: Je dirais sur un plan purement Royal, pour avoir vécu l’intronisation de Philippe, le passage de flambeau de Albert à Philippe, j’aimerais pouvoir vivre, professionnellement je dis bien, le passage de flambeau entre Philippe et Elisabeth qui aura 18 ans demain. Car c’est quand même un grand moment pour une monarchie, pour une dynastie, pour un règne de passer de l’un à l’autre. J’aimerais bien pouvoir le revivre et assister à l’intronisation du 8ème souverain belge qui sera donc pour la première fois, une femme. Sur un plan professionnel, que nos conditions de travail restent encore longtemps les mêmes.Car aujourd’hui, partout, les choses changent beaucoup, tout le monde joue au journaliste avec son téléphone et j’aimerais qu’à un moment on retrouve le sens du métier, comme nous l’ont appris les anciens qui ont fait les grandes heures du journalisme. J’ai peur pour mes camarades de la presse écrite, car c’est une presse qui est en perdition sur le point des ventes. J’ai peur aussi pour nos rendez-vous d’information à la radio, à la télévision .Voilà, devant toutes ces peurs là, mon vœux le plus cher serait d’être rassuré. Pour tous mes amis journalistes et moi.