Vladimir Pletser

Vladimir Pletser

Backstage : Qu’est ce qui a fait que un jour vous vous êtes dit « moi, ce sera l’espace » et quel âge aviez-vous ? 

Vladimir :  J’avais 7 ans en 1963 et je regardais la Lune un matin, me disant que c’était formidable qu’un jour bientôt, un être humain marcherait sur la Lune. Et puis, j’ai fait une présentation (ça s’appelait une élocution à l’époque …) devant ma classe de primaire sur la comparaison des programmes spatiaux soviétiques et américains. J’avais conclu que les russes avaient plus de chances d’arriver les premiers puisqu’ils avaient déjà développé la technique du retour de leurs engins spatiaux habités sur la terre ferme, alors que les américains faisaient amerrir leurs capsules spatiales dans l’océan. Et comme il n’y a pas de mer sur la Lune, j’en avais conclu que les russespourraient être les premiers sur la Lune. Je me suis bien trompé, mais l’argument me paraissait logique. 

Backstage : Pourriez-vous nous parler de votre parcours ? 

Vladimir :  J’ai orienté toutes mes études à l’Université catholique de Louvain pour me rapprocher de tout ce qui a trait à l’espace, au spatial et a l’univers. J’ai fait des études d’ingénieur civil mécanicien, puisqu’il avait un cours de « dynamique aérospatiale » dans le cursus, puis j’ai fait une licence en sciences physiques avec un mémoire en géophysique et par la suite un doctorat en astrophysique. J’ai ensuite travaillé à l’Institut royal de Météorologie, au Dept de Géophysique externe. J’ai également travaillé comme chercheur à l’Université catholique de Louvain avant de partir enseigner à l’Université de Kinshasa comme Professeur Assistant en physique. J’ai ensuite été recruté par l’Agence spatiale européenne, l’ESA, pour travailler à la Division de Microgravité au Centre de Recherche et de Technologie spatiale aux Pays-Bas. J’y suis resté pendant 30 ans à construire des instruments pour la recherche en microgravité à bord des missions Spacelab et ensuite sur la Station spatiale internationale et puis aussi à conduire les campagnes de vols paraboliques. J’ai ensuite été invité par l’Académie chinoise des Sciences pour aller travailler à Pékin en Chine, au Centre de Technologie et d’Ingénierie pour l’Utilisation spatiale. J’ai finalement été contacté par Blue Abyss, une compagnie britannique proposant une nouvelle approche pour l’entrainement des astronautes.

Backstage : Aviez-vous ou avez-vous encore des personnes qui vous ont inspirées dans votre carrière et pourquoi ? En avez-vous rencontré certaines ? 

Vladimir :  Oui, certainement. Deux de mes professeurs a l’université ont été des modèles que je voulais suivre. Ce sont mes promoteurs de thèses qui m’ont formé, les Professeurs D. Johnson et P. Paquet. Aussi deux des premiers astronautes avec qui j’ai travaillé quand j’ai commencé à l’ESA, Dirk Frimout et Claude Nicollier.

Backstage : Vous êtes surdoué dans plusieurs domaines, mais y en a t’il un qui vous tient plus à cœur que les autres et pourquoi ? 

Vladimir :  Je ne sais pas si je suis surdoué, et sincèrement, je ne le pense pas. Par contre, j’ai toujours aimé comprendre comment fonctionnaient les choses et bien sûr, surtout tout ce qui avait trait à l’espace et à l’astronomie.

Backstage : Vous êtes également candidat astronaute. Si demain on vous proposait de choisir une mission et de la mener, quelle serait-elle ? 

Vladimir :  Une mission vers Mars. Une mission d’exploration et de découvertes scientifiques.

Backstage : Que représente pour vous les missions vers Mars ? 

Vladimir :  La planète Mars est l’étape suivante dans l’évolution de l’humanité. La race humaine devra s’expatrier et quitter la Terre pour aller coloniser et habiter d’autres corps célestes. La Lune sera également explorée et habitée mais Mars, étant une planète, offre d’autres avantages :une atmosphère, une pesanteur plus élevée que sur la Lune, un cycle jour/nuit proche de celui de la Terre, la présence abondante de carbone et d’eau, tout ce que la Lune n’a pas. 

Backstage :  Pensez-vous que nous pourrions dans le futur nous diriger vers d’autres planètes et y entrevoir une possibilité de vie? 

Vladimir :  Oui, certainement. Il y a beaucoup plus de possibilités de vie dans l‘univers que ce que nous pourrions supposer, mais tant que nous n’avons pas trouvé une autre forme de vie, on ne peut rien en dire bien sûr. C’est pour ça que c’est tellement important de continuer à chercher autour de nous - dans notre système solaire, sur Mars entre autres, mais aussi sur Europe, une lune de Jupiter, et Encelade, une lune de Saturne - si la vie aurait pu y apparaître et continuer à exister.

Backstage :  Que ressentez-vous lorsque l’on parle d’apparitions d’OVNIS, ou de rencontres du troisième type ? Ou encore lorsque l’on évoque l’affaire Roswell ? 

Vladimir :  Les phénomènes OVNIs ou PANs (PhénomènesAérospatiaux Non-identifiés) m’interpellent mais comme on ne peut pas leur appliquer la méthode scientifique (répétitions des observations et mesures des phénomènes), on ne peut pas en dire grand-chose. Pour le reste, je souris. Les gens sont libres de croire ce qu’ils veulent et s’ils préfèrent s’intéresser à certaines de ces légendes urbaines, eh bien ! grand bien leur fasse. 

Backstage :  En tant que scientifique, comment voyez-vous la triste évolution de notre planète avec les destructions aussi bien du côté de la vie animale que végétale ? 

Vladimir :  Bien sûr, c’est affligeant, mais d’un autre côté, je pense qu’il faut pouvoir s’adapter. Si les changements climatiques en cours sont actuellement inévitables et inéluctables, préparons l’avenir et voyons comment il faudra s’adapter à ces nouveaux environnements sur Terre, tout en continuant à changer nos habitudes de consommation a tous les niveaux pour arriver à une attitude plus respectueuse de l’environnement,

Backstage :  Pourriez-vous nous parler de vos projets ? 

Vladimir :  J’espère toujours pouvoir voler dans l’espace. Et puis, je continue à travailler sur de nouveaux projets à Blue Abyss pour développer de nouveaux systèmes pour l’entrainement des astronautes. Plus personnellement, j’ai encore quelques recherches en cours en mathématiques que j’espère bien voir aboutir et pouvoir les publier.

Backstage :   Pouvons-nous partager les dates auxquelles il est possible de vous rencontrer lors de conférences par exemple ? 

Vladimir :  Oui certainement, mais je donne moins de conférences en Belgique actuellement, puisque je vis à l’étranger. Exemple de texte